Article paru dans le n°2 de la revue Salut Public
Chaque littérature nationale comporte sa part de soulographie, sa part de poètes et de romanciers utilisant drogues et alcools à la fois comme moteur et comme sujet de leur écriture. Dans ce registre, ce que Baudelaire ou Gautier sont au haschich dans la littérature française, Venedikt Erofeïev l’est à la vodka dans la littérature russe. Né en 1938 et mort en 1990, Erofeïev est un intellectuel brillant, né dans une famille proche du pouvoir (son père est diplomate à l’ambassade soviétique de Paris), mais l’avenir confortable qui s’offre à lui se heurte à son goût immodéré pour la vodka et la subversion. Renvoyé de l’université pour absentéisme, mis au ban de l’Union des écrivains pour « pornocratie », il devient un auteur en marge de l’intelligentsia officielle, comparé par certains critiques occidentaux à une sorte de Jack Kerouac soviétique.
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