« Alors, tu dois être content ? C’est Noël avant l’heure ! » me disent ces jours-ci tous les potos que je croise en me donnant de grandes tapes dans le dos. Ils en peuvent plus de se féliciter, les bougres, de s’envoyer des tournées générales en souriant jusqu’aux oreilles, comme s’ils y avaient été dans la combine, la grande entourloupe, le « complot » bernois, comme s’ils l’avaient toujours su que ça se passerait comme ça la divine surprise, qu’ils en étaient, qu’ils s’en laissaient pas conter avec leurs airs de conjurés à qui on la fait pas. Le fameux complot, parlons-en. C’est comme la bergère qui crie au loup à longueur de journée : à force, plus personne n’y croit. Depuis le temps que Christoph nous bassine avec son complexe de persécution, sonne le tocsin deux fois par semaine en glapissant qu’on va le poignarder en plein Sénat, que les Brutus socialisses et les Catilina démocrades- chrétiens conspirent dans l’ombre pour l’ostraciser, depuis le temps que la paranoïa udécéenne s’étale en gros titres et en annonces payantes dans tous les canards du pays, on n’y croyait plus. Mais pour une fois, c’est du sérieux. A force d’affirmer tout et n’importe quoi, on finit immanquablement par tomber juste au moins une fois ; c’est statistique.
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